(...) Tout au long du mois de janvier 2022, le gouvernement a été confronté aux revendications de joueuses de foot musulmanes, qui réclament le droit de porter le hijab en compétition, ce que la fédération française de foot ne permet pas. En réaction, sur proposition du groupe LR, le Sénat a adopté un amendement proscrivant « les signes religieux ostensibles » dans tous les sports. Même si la majorité LREM y est opposée et devrait donc finir par le recaler, un collectif dit des « Hijabeuses » mène la fronde. Il a notamment organisé un match de foot le 26 janvier, dans les jardins du Luxembourg, devant le Sénat. Soi-disant spontané, leur collectif est une émanation de l’Alliance Citoyenne, à l’origine des opérations Burkini dans les piscines de Grenoble à l’été 2019 et à l’été 2021.
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Prise en tenaille entre les sénateurs LR et les hijabeuses, réservée par nature et priée de ne faire d’ombre à personne, la ministre ne commente pas, au point de créer l’ambiguïté : qu’en pense-t-elle ? En mars 2019, alors que Décathlon provoquait un tollé en commercialisant un hijab de sport, elle s’était montrée très prudente, appelant à « la démocratisation du sport, tête couverte ou pas », dans le respect « des principes républicains ».
Angélisme et « vivre ensemble »
Deux mois plus tard, en mai 2019, le ministère publiait un guide calamiteux sur « la laïcité et le fait religieux dans le champ du sport » : 64 pages d’angélisme rédigés par l’Observatoire de la laïcité (dissous en juin 2021). Sur le burkini, le guide appelait au « dialogue individuel » avec les nageuses, comme si ces dernières ne se manifestaient pas systématiquement en groupe, dans le cadre d’opérations médiatiques montées de toutes pièces. Roxana Maracineanu signait une préface lénifiante où l'expression « vivre-ensemble » était martelée quatre fois en une seule page, et platement définie comme « une démarche à partager qui forme le ciment de toute société organisée »…
Depuis, elle semble avoir fait du chemin. Sa collègue Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l’égalité hommes-femmes, a déclaré le 10 février que les femmes avaient « le droit de porter le voile islamique pour jouer » au foot. Roxana Maracineanu, elle, n’a rien dit. (...)
A LIRE :Retrouvez l'ntégralité de notre enquête sur Roxana Maracineanu à lire ici.
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