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Disparition de George Rieu, scénariste BD et grande figure de Pif Gadget - Actualitté.com

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En 1965, à la demande de Pierre Bellefroid, directeur de publication juste nommé, il devient, succédant à Claude Boujon qui occupait la place depuis 1963, rédacteur-en-chef de Vaillant. L’objectif est de relancer l’hebdomadaire qui, après une longue période faste, perd désormais 10.000 lecteurs chaque année.

Georges Rieu s’attelle, aidé par Claude Boujon et par Jean Olivier, à un radical changement de formule. Le journal restreint son format pour se caler sur le standard de la concurrence (Spirou, Tintin, Mickey). Il adopte un dos carré, augmente le nombre de pages de bande dessinée et accueille un copieux cahier de jeux. Le journal s’appellera Vaillant, le journal de Pif, surfant sur la popularité du personnage créé par Arnal en 1948. L’entreprenant rédacteur-en-chef (qui a souhaité avoir le plein contrôle de ce qui est publié) lance plusieurs séries nouvelles : « Le Concombre masqué » de Nikita Mandryka, « Robin des Bois » de Jean Ollivier et Lucien Nortier, « Corinne et Jeannot » de Jean Tabary, « M le Magicien » de Massimo Mattioli, « Jérémie » de Paul Gillon.

C’est à Georges Rieu que les lecteurs doivent, en 1969, dans Pif Gadget, le passage aux récits complets de 12 pages, en couleurs ou en noir et blanc, avec la venue de personnages neufs, tant réalistes que comiques : « Rahan » de Roger Lecureux et André Chéret, « Loup Noir » de Jean Ollivier et Kline, « Docteur Justice » de Jean Ollivier et Marcello, « Léo bête à part » de Jean Sanitas et Roger Mas, « La Jungle en folie » de Christian Godard et Mic Delinx, « Les Rigolus et les Tristus » de Jean Cézard, « Horace, cheval de l’Ouest » de Jean-Claude Poirier. Rappelons aussi l’apparition du désormais célébrissime gadget dans le numéro 1239 — cherchez l’erreur qui n’est pas une erreur — du 24 février 1969 de l’hebdomadaire (renommé Pif et son gadget surprise à cette occasion, puis Pif Gadget quelques mois plus tard) et, en mars 1970, l’arrivée, plutôt téméraire, de l’anarchiste et libertaire Corto Maltese, d’Hugo Pratt, grâce à l’entremise amicale de Claude Moliterni.

« Tous ceux qui ont croisé Georges Rieu à cette époque ont dressé de lui le portrait d’un homme chaleureux et surtout très dynamique, cherchant à rallier à lui la jeunesse et les goûts de l’époque. Il se trouvera parfois confronté aux blocages de la génération précédente, celle des fondateurs du journal d’après-guerre, mais parviendra à créer une rédaction très fonctionnelle et collaborative où se mélangent justement les rédacteurs et auteurs de plusieurs générations. » (Jean-Luc Muller).

En 1971, à la suite d’un différend avec le Parti communiste français, propriétaire, de fait, de Pif gadget, sur les orientations à donner à la publication, Pierre Bellefroid est évincé et Georges Rieu démissionne peu après. Tous deux créent Télé-Gadget, magazine mêlant télévision, gadget et bande dessinée. L’aventure à laquelle ses initiateurs croyaient pourtant beaucoup ne dure que quelques mois.

Après cet échec, Georges Rieu rejoint quelque temps Armand Jammot, producteur de jeux à la télévision, lorsque celui-ci s’engage dans l’édition de journaux et dans la création de boîtes de jeux inspirés par ses émissions. Il travaille également avec Georges de Caunes, à Radio Monte-Carlo, puis entre à la SNCF.

Georges Rieu fut scénariste pour Vaillant, entre 1958 et 1962. Il ne créera pas de nouveaux personnages, mais prolongera, le temps de quelques épisodes, la vie de deux séries phare de Vaillant abandonnées par Jean Olivier et par Roger Lecureux : « Jacques Flash », journaliste adepte de l’invisibilité, et « Wango », marin bourlingueur. Courte collaboration, dans les années 1960, avec le magazine La Vie du rail, avec le petit format Thierry la Fronde et avec l’entreprise fromagère Pinpan pour laquelle il signe une fugace série publicitaire.

Ultime scénario, en 1968 : La forteresse imprenable, récit d’actualité qui parle de guerre au Viêt Nam. Georges Rieu aimait s’adresser de temps à autre aux jeunes lecteurs du journal dans des textes qu’il n’omettait pas de signer : « Beaucoup de lecteurs nous posent des questions enthousiastes sur le journal lui-même, sur les récits, sur les héros, sur leurs créateurs, etc. Désormais, à cette même place, vous trouverez les réponses à ces questions ».

avec CRILJ

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