Un capteur de glycémie, c’est quoi ?
Un capteur glycémique est au départ un outil médical dédié aux diabétiques, c’est-à-dire aux personnes dont l’organisme n’arrive plus à réguler le taux de sucre dans le sang. Grâce à ce capteur, le diabétique sait s’il doit s’alimenter (glycémie trop basse) ou s’il doit s’injecter de l’insuline (glycémie trop haute).
Une pièce de deux euros collée à la peau
Un capteur glycémique est une pastille blanche grande comme une pièce de deux euros. Il se colle à l’arrière du bras. Une petite aiguille traverse la peau et mesure le taux de sucre en continu. L’information est transmise à un téléphone portable.
Du diabétique au sportif
L’idée d’adapter ce capteur aux sportifs est celle de l’Américain Phil Southerland, ex-cycliste professionnel et fondateur de l’équipe professionnelle Novo Nordisk, formation composée exclusivement de coureurs diabétiques. Il y a un peu plus d’un an, il a créé Supersapiens. « Pour la première fois, un athlète aura accès à des données de glucose qui l’aideront à apprécier à tout moment le niveau d’énergie dans son corps. Ce qui changera fondamentalement la façon dont il envisage la gestion de son effort », assure-t-il sur le site du laboratoire américain Abbott, qui conçoit les capteurs.
« Une voiture sans jauge d’essence »
Quel est l’intérêt pour un sportif de connaître sa glycémie en temps réel ? À cette question, le Normand Quentin Valognes, ex-coureur de Novo Nordisk, et chargé du développement de Supersapiens en France, a une réponse imagée : « Faire du sport sans ce capteur, c’est comme rouler avec une voiture qui n’aurait pas de jauge d’essence, la panne peut intervenir à tout moment ».
Trouver la bonne carburation
Les sportifs avertis le savent : pour être performants, ils doivent avoir une glycémie stable, ni trop basse ni trop haute. Trop basse, c’est le coup de mou garanti et l’incapacité de poursuivre son effort. Trop haute, ce n’est pas mieux, car cela déclenche une sécrétion d’insuline pour faire baisser le taux de sucre, ce qui provoque une baisse des performances. Bref, le sportif doit trouver la bonne carburation. Et selon Quentin Valognes, cette carburation est propre à chacun et ce qui marche pour l’un ne fonctionne pas forcément pour l’autre. « Le capteur permet d’apprendre à se connaître, il donne de la visibilité et permet d’anticiper ».
« Je mangeais comme un idiot »
Le Nantais Josselin Riou, amateur d’épreuves d‘ultra-distance à vélo, a testé le capteur et il a été séduit. « Parfois, je mangeais comme un idiot car je pensais être en hypo, alors que ma glycémie était haute. Le capteur permet de gommer des erreurs, sources d’échecs dans le sport », assure-t-il
Ineos, Jumbo-Visma, Kipchoge…
Ces capteurs intéressent les sportifs en quête de performance. Au très haut niveau, les équipes cyclistes professionnelles Ineos et Jumbo-Visma l’utilisent, hors des périodes de compétition car l’Union Cycliste Internationale l’a interdit en course. Le Kenyan Eliud Kipchoge, recordman du monde du marathon, ou le Norvégien Kristian Blummenfelt, champion olympique de triathlon, l’ont testé.
130 euros par mois
Mesurer sa glycémie a un certain prix. Le capteur a une durée de vie de 14 jours et est facturé 65 euros. Cela revient donc à 130 euros pour un mois. Malgré ce coût, il n’est pas rare de voir cette petite pastille blanche sur le bras des sportifs. Notamment dans les courses d’ultra, où l’alimentation est l’une clés de la réussite ou de l’échec.
« Trop, c’est trop ! »
L’arrivée de ces capteurs sur le marché ne laisse pas indifférents les sportifs. Il y a ceux qui y voient un vrai progrès et ceux qui ne veulent pas en entendre parler. Parmi les commentaires publiés sur les forums, il y a celui d’un ex-cycliste qui a raccroché son vélo il y a une vingtaine d’années, à une époque où la technologie et l’hyper-connexion n’avaient pas encore envahi le sport : « Il y a déjà les capteurs de puissance sur les vélos, les ceintures cardios et maintenant, les capteurs de glycémie. Demain, il y aura quoi ? Trop, c’est trop ! ».
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