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La Fise Academy, une école innovante dédiée aux métiers des sports extrêmes - 20 Minutes

Après une arrivée remarquée à Tokyo, la grande famille des « sports urbains et d’action » va encore grignoter un peu de place lors des JO de Paris, en 2024. Le skateboard et le surf sont reconduits, l’escalade pourrait bien se voir attribuer une deuxième discipline (vitesse d’un côté, bloc et difficulté de l’autre, contre une seule épreuve combinée à Tokyo) et le breakdance va faire son entrée dans le grand monde. « Nous avons fait le choix de sports jeunes, créatifs, spectaculaires et en phase avec leur époque », avait justifié le comité d’organisation parisien au moment d’annoncer la liste des heureux élus, l’année dernière.

Accompagner la montée en puissance du secteur

L’air du temps, le groupe Hurricane l’a humé depuis un bon moment déjà. Cela fait maintenant près de 25 ans qu’il organise des festivals internationaux spécialisés dans les sports extrêmes, et notamment une étape du Fise, référence en la matière, à Montpellier. Ces dernières années, la pratique de ces « nouveaux » sports s’est démocratisée à vitesse grand V. On a tous vu fleurir dans nos villes des skateparks voire des pump tracks pour le BMX et le VTT, observé à la plage des adeptes de kite surf ou de skimboard, maté des vidéos sur Internet avec des mecs un peu givrés s’essayant au base jump ou au parkour… D’où l’idée d’Hurricane de s’associer à la Keyce Academy, une école supérieure rattachée au Collège de Paris qui propose des formations en commerce, tourisme, informatique ou santé, pour ouvrir la toute première école spécialisée dans les métiers reliés aux sports extrêmes.

Ainsi est née la Fise Academy, basée sur le campus de Pérols, juste à côté de Montpellier. La première promotion, qui comprend 35 élèves (50 avec quelques entrées prévues en cours d’année) vient d’effectuer sa rentrée début octobre. « Ce secteur est en plein développement, de nouveaux métiers vont apparaître. Il est important de former toute une nouvelle génération pour répondre à cette éclosion », explique Mathieu Dumet, ancien coordinateur des événements France et international du groupe et désormais responsable de filières à l’académie.

La rentrée des classes.
La rentrée des classes. - ©Hurricane - FISE

De quels métiers parle-t-on, exactement ? La liste est non exhaustive, comme celle des sports concernés. Relations presse, marketing, organisation de festivals, management de sportifs, il y a des besoins dans tous les domaines sur ce marché en train de se professionnaliser. « Ces sports possèdent une culture particulière, et représentent donc un marché particulier, qu’il faut maîtriser, observe Aline Destaillats, directrice générale de Keyce. Des marques impliquées dans ce secteur sont demandeuses de nos étudiants. Nous sommes allés les rencontrer pour les interroger sur leurs besoins, et on s’est basés là-dessus pour définir nos programmes. »

En charge de tout le volet pédagogique de la Fise Academy, Keyce a mis au point une formation sur mesure, à temps plein ou en alternance, articulée autour de trois grands thèmes : communication, événementiel et vente-achat-négociation. Les étudiants ont un tronc commun et choisissent ensuite une spécialité. Les diplômes délivrés, niveau licence (bac + 3) ou master (bac + 5), sont reconnus par l’État au titre RNCP – c’est-à-dire inscrits au Répertoire national de la certification professionnelle.

Des profils très variés

Le concours d’entrée, qui comprend des tests de culture générale et de personnalité, puis plusieurs entretiens, a attiré une centaine de candidats pour cette année de lancement. La pratique d’un « action sport », comme on les appelle dans le milieu, n’est pas indispensable. Il y a parmi les étudiants des sportifs, bien sûr, et même de haut niveau (Sacha Fesquet en trottinette freestyle par exemple), mais pas que. « Ce qui compte est leur souhait d’aller dans cet univers et leur capacité à le faire, avec adaptation, curiosité, ouverture, goût pour les échanges », détaille Aline Destaillats. Mathieu Dumet précise.

On cherche des passionnés. C’est le cœur de notre recrutement, plus que les diplômes précédents ou le "background". Le candidat peut avoir fait un CAP boucherie avant, ce n’est pas le plus important. On juge avant tout sa motivation. »

Le seul prérequis, en réalité, est d’avoir de solides bases en anglais. Environ un tiers des cours sont dispensés dans cette langue en première année, la totalité en fin de cursus. Pas délirant quand on veut travailler dans un milieu aussi imprégné d’anglicismes. Résultat de cette méthode de recrutement, les élèves présentent des profils très variés. Exemple avec trois d’entre eux, qui nous expliquent ce qui les a motivés à tenter leur chance.

  • François-Rémy Clément, 21 ans, étudiant en Master 1, en alternance chez BMX Lab à Aix-en-Provence

« Avant j’étais dans le BTP. J’ai un DUT génie civil et une licence de chargé d’affaires BTP. Mon école s’est cassé la gueule, ça a été l’occasion d’en chercher une autre. C’est un choix par passion, je fais du BMX, c’est l’occasion de tenter de m’en rapprocher. Je n’ai pas encore d’idée précise du métier que j’aimerais faire, je verrai au fur et à mesure de ma formation. J’ai découvert le côté conception et montage des rampes (des pistes de BMX), c’est peut-être ce qui m’attire le plus pour l’instant. Ce qui me plaît, c’est être immergé dans ce milieu. On parle de BMX en cours, c’est un rêve pour moi. Et c’est concret. Avec mon patron, on voudrait faire des contrats pour les athlètes qu’on sponsorise et ça correspond aux cours que j’ai ici. Ça ne peut que me servir. »

  • Daphné Richard, 24 ans, étudiante en Master 1, en alternance à Paris-2024

« A la sortie du bac, j’ai fait un an de langue anglais-espagnol, puis économie et gestion d’entreprise à Grenoble. Ça ne m’a pas trop plu, j’ai passé un an en vadrouille, puis j’ai obtenu une licence en communication, médias et médiation numérique à Montpellier. J’aimerais travailler dans la communication, attachée de presse notamment, dans le monde des sports extrêmes. Donc cette formation me convient parfaitement, elle allie ces deux aspects. J’ai toujours baigné dans cette culture sports extrêmes. Depuis toute petite, je regarde tous les magazines de surf, de montagne, et à Grenoble j’ai commencé à pratiquer le snowboard freestyle. Pour Paris-2024, c’est un beau challenge de réussir à intégrer ces nouveaux sports, car c’est une culture moins rigide, moins structurée pour l’instant. Ça sort un peu des habitudes. »

  • Mélusine Gardair, 29 ans, étudiante en Master 1, en alternance dans une start-up montpelliéraine de combinaisons de surf en néoprène

« Je suis un peu plus âgée que les autres, avant j’ai fait une licence en langue étrangère anglais-arabe, et puis j’ai pas mal voyagé, avant de devenir prof de kitesurf à l’Ile Maurice. On a tous des histoires différentes, c’est ça qui fait que c’est intéressant. On a beaucoup de choses à partager. Je ne sais pas encore ce que je vais faire de cette formation, a priori je suis plus intéressée par la logistique ou la gestion de projet. Le fait d’être en alternance me fait découvrir des postes que je ne connaissais pas, et acquérir des compétences valorisantes sur un CV. J’aime bien la dimension internationale de cette école, je vois ça comme une possibilité de travailler ensuite sur des projets à l’étranger. C’est vraiment ce qui me tente. »

Les élèves de la Fise Academy, à Montpellier, ont effectué leur rentrée en octobre 2021.
Les élèves de la Fise Academy, à Montpellier, ont effectué leur rentrée en octobre 2021. - ©Hurricane - FISE

Cela tombe bien, il devrait y avoir de quoi faire dans les prochaines années. L’année dernière, le Fise ne pouvant être organisé en raison du Covid-19, Hurricane a innové avec des compétitions en ligne. « On a été impressionnés par le nombre de pratiquants en Amérique du Sud, raconte Johan Bertonneau, le directeur des sports du groupe. On ne les voyait pas trop, car ils ne peuvent pas forcément participer aux compétitions physiques en France ou en Asie, mais là ils étaient très nombreux. »

Ce concept d’e-Fise ayant plu (1.300 athlètes issus de 85 pays y ont participé), une seconde édition a eu lieu cette année, réservée aux moins de 16 ans. Et cette fois, c’est la part des filles engagées qui a été une bonne surprise. « La démocratisation de ces sports est bel et bien réelle. Les JO en sont la dernière preuve, reprend Johan Bertonneau. On parlait au début des années 2000 d’effet de mode, au final on voit que c’est bien plus que ça. » Avec bientôt une horde d’experts formés pour poursuivre cet essor.

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